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«Exercise is Medicine (EIM)» – l’activité physique comme thérapie: importance et perspectives en Suisse

Édition n° 134
Juin. 2022
Activité physique

Forum L’activité physique et le sport sont bons pour la santé. Litanie parfois agaçante, il est utile de rappeler que le mouvement est essentiel à la santé.

Dès les années 50, nous connaissons les effets positifs d’une bonne condition physique sur les déterminants de la santé et les maladies non transmissibles (MNT), fléau rampant et coûteux de notre temps. En 1968, Kenneth Cooper publie «Aerobics» et déclenche la révolution fitness. Sa vision était d’appliquer les principes d’entraînement physique militaire à la population, en partant du mémorable test de Cooper (12 minutes).

L’affaire était pliée.Tout le monde a compris qu’il était primordial de maintenir sa condition phy- sique, et nous avons ainsi évité l’épidémie de MNT, d’obésité, de diabète, etc. Malheureusement, le 12-minute a dégoûté trop de personnes du sport, et l’inactivité a pris le pas sur les bonnes habitudes. Sans compter les autre facteurs sociétaux, environ- nementaux, alimentaires, urbains, professionnels, comportementaux, épigénétiques ; autant d’élé- ments qui brouillent les cartes des causes uniques en termes de santé publique.

Exercise is Medicine, un concept à dépasser

Les Américains ont introduit ce concept de l’activité physique (AP) comme médicament, dans l’idée de convaincre les praticiens et les patients que l’AP est aussi efficace qu’une pilule. S’il a du mérite, le concept présente un défaut majeur : il médicalise l’AP, comme un traitement sur ordonnance. C’est malheureusement le stade auquel nous en sommes arrivés : le mouvement qui était naturel et intégré dans le quotidien du passé devient une consigne médicale prescriptive.

Certes, en tant que médecin confronté à des patients avec des MNT ou un déficit de santé, il me serait utile de pouvoir leur prescrire un entraîne- ment progressif et un coaching pour réapprendre à bouger. Je me retrouve confronté aux probléma- tiques suivantes :

  • Le quotidien professionnel est peu adapté au mouvement et fabrique de la sédentarité.
  • Les « activités » de loisirs sédentaires sont plus alléchantes et faciles que l’AP et le sport. Vous pren- drez un canapé-pizza-Netflix ou notre menu du jour, une heure de marche rapide ?
  • Le coaching santé n’est pas intégré dans le sys- tème de santé (entendez : remboursé), hormis de courtes et insuffisantes phases de réadaptation cardiaque APRÈS les premiers dégâts.

Quel futur pour la Suisse?

Nos statistiques d’AP sont belles en comparaison du reste du monde. Mais nos taux de MNT augmen- tent aussi, et les coûts avec. L’AP n’est pas la pana- cée, mais une opportunité de meilleure santé phy- sique, sociale et mentale pour tous. Beaucoup ont oublié l’art simple du mouvement. Il appartient à nos organisations politiques et de santé de trouver des schémas pour intégrer judicieusement et effi- cacement l’AP dans les soins (et à la société de s’occuper du reste).

Dans l’intervalle, je propose à tous les soignants de faire leur prochaine consultation en marchant avec leur patient : deux personnes en bénéficieront!

Contact

Boris Gojanovic
vice-président de la SEMS (Sport & Exercise Medicine Suisse)
Hôpital de LaTour

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